21-07-2025
« Elle va faire évoluer son jeu » : que vaut Loïs Boisson, spécialiste de la terre battue, sur dur ?
Après avoir brillé sur terre battue, la Française Loïs Boisson va désormais se mesurer au dur, à Montréal, Cincinnati et l'US Open. Une surface où elle n'a pas tant joué et où elle possède peu de références.
C'est le moment de quitter cette terre battue qu'elle aime tant. La parenthèse sur gazon avait été de courte durée, un petit match de qualifications perdu à Wimbledon (en trois sets face à la Canadienne Carson Branstine). Celle sur terre battue, un peu plus longue, lui a offert un premier titre WTA, dimanche à Hambourg, et la certitude, si elle en doutait, qu'elle allait être une menace pour bon nombre de joueuses sur la surface. Loïs Boisson l'avouait l'an dernier, elle préfère la terre battue. « J'arrive mieux à mettre mon jeu en place. Mon service avec de l'effet et mon coup droit bombé avec de la lourdeur marchent mieux sur terre que sur dur. »
En pro, la nouvelle 44e mondiale a joué deux fois plus de rencontres sur ocre (148) que sur dur (69). Et s'y montre plus performante : 107 succès sur terre battue (72 % de victoires), 33 seulement sur dur (47 % de victoires). Que ce soit sur le circuit junior (deux titres en 2019) comme pro (huit titres, ITF et WTA 125 compris), elle a remporté uniquement des tournois sur terre.
Aucun set pris contre des tops 100 sur dur
Sur dur, elle compte comme meilleures performances un quart de finale au WTA 125 de Limoges en décembre 2023 et deux autres quarts à Grenoble (ITF 75 000 $) et Macon (ITF 50 000 $) en 2024, ces trois tournois ayant été disputés en salle. Et ses plus belles victoires ? Olivia Gadecki, 234e en 2021, Kristina Mladenovic, 237e en 2023 et Tereza Martincova, 148e, sur abandon en 2024. Et face aux quatre tops 100 qu'elle a défiés sur la surface, Boisson n'a pas pris le moindre set.
Mais ces stats n'inquiètent pas Stéphane Gloaguen, qui l'a entraînée à Beaulieu-sur-Mer puis à l'académie de Ricardo Piatti, à Bordighera, de 2011 à 2016. « Elle se sentait mieux sur terre, c'est sûr. Sur dur, elle jouait bien sans jamais avoir des résultats clinquants. Mais elle n'était pas larguée en tournoi, cette surface ne la mettait pas en difficulté, elle n'a jamais été limitée, confie le coach. Je reste persuadé que Loïs est une joueuse complète qui pourra faire des résultats partout. Elle va faire évoluer son jeu, notamment son coup droit. »
« Ce n'est plus une surface aussi rapide qu'avant (le dur), la balle accroche et rebondit bien. Son coup droit sera toujours efficace et son physique sera toujours là »
Pauline Parmentier, coach de l'équipe de France de Billie Jean King Cup
L'une des spécificités de son jeu est de tourner autour de son revers pour frapper des coups droits liftés après un important décalage. « J'ai besoin de temps pour pouvoir le faire », nous disait-elle. Elle le faisait déjà plus jeune, elle continuera à le faire. Et pourrait être plus facilement contrée que sur terre battue. Mais Pauline Parmentier, coach de l'équipe de France de Billie Jean King Cup qui l'a accompagnée à Hambourg en début de semaine, la voit « être performante. Ce n'est plus une surface aussi rapide qu'avant, la balle accroche et rebondit bien. Son coup droit sera toujours efficace et son physique sera toujours là ».
Il lui faudra surtout s'adapter à l'air canadien. Elle pourrait entrer en lice à Montréal dès dimanche. « C'est sûr que je ne vais pas avoir une grosse préparation », admettait la joueuse de 22 ans dimanche. Il y aura ensuite un autre WTA 1000 de Cincinnati (7-18 août) avant son baptême à l'US Open (24 août-7 septembre). « J'aurai le temps de m'adapter d'ici là. »
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